La Congrégation de la Mission et Internet, par le Père Général

Publié le par Diacres Permanents Vincentiens

 

À tous les membres de la Congrégation de la Mission

La Congrégation actuelle n’est pas ce qu’elle était et elle n’est pas ce qu’elle sera.

 

Chers Confrères,

 

Que la grâce et la paix de Notre Seigneur Jésus Christ remplissent vos cœurs maintenant et à jamais !

 

Le monde actuel n’est pas ce qu’il était et il n’est pas ce qu’il sera. Mes frères, le monde a changé beaucoup plus rapidement que la plupart d’entre nous ne l’aurions jamais anticipé. L’Internet est l’un des facteurs clés de ce changement. Un seul site Web, Facebook, a une population équivalente au troisième plus grand pays du monde, juste derrière la Chine et l’Inde. Nous vivons dans un monde sans frontières. Les missionnaires peuvent-ils négliger ce pays virtuel et refuser de dialoguer avec ses citoyens, dont la majorité est jeune ? Les missionnaires n’ont-ils pas de tout temps appris le langage et la culture de leur territoire missionnaire ? Le Pape Benoît XVI nous invite à «…ouvrir la route à de nouvelles rencontres, en assurant toujours la qualité du contact humain et l’attention aux personnes ainsi qu’à leurs vrais besoins spirituels, en donnant aux hommes qui vivent notre temps « numérique » les signes nécessaires pour reconnaître le Seigneur ; en offrant l’opportunité de cultiver l’attente et l’espérance et d’appréhender la Parole de Dieu qui sauve et favorise le développement humain intégral. Celle-ci pourra ainsi prendre le large au sein des innombrables carrefours créés par le réseau serré des autoroutes qui sillonnent le cyberespace et affirmer le droit de citoyenneté de Dieu quelle que soit l’époque… » (Message pour la 44ème journée mondiale des communications sociales). Comment pouvons-nous y arriver si nous ne connaissons pas leur langage et si nous ne les rencontrons pas dans leur monde virtuel ?

 

La Congrégation actuelle n’est pas ce qu’elle était et elle n’est pas ce qu’elle sera. Peu de membres de la Congrégation auraient pu prévoir il y a seulement vingt ans ce que les changements technologiques apporteraient. Au début du troisième millénaire, tout juste une dizaine d’années, notre Supérieur général d’alors, le Père Robert Maloney, écrivait une série de lettres dont l’une demandait que chaque maison mère et chaque maison de formation de toutes les provinces soient connectées à Internet. À la Curie générale, nous avons avancé à un point tel qu’il est possible d’envoyer des courriels à toutes les provinces et vice-provinces de la Congrégation ainsi qu’à un grand nombre de confrères individuellement. Le Père Maloney avait alors encouragé chaque province à construire son site Web. Il faut cependant noter que peu de provinces ont actuellement un site Web actif et intéressant. Le Père Maloney nous avait également lancé le défi d’utiliser cette technologie pour les besoins pastoraux des pauvres.

 

J’aimerais soumettre à votre réflexion deux questions, mes frères. La première : que sera le monde d’ici six années ? Que nous le voulions ou non, la technologie sera de plus en plus incorporée dans le tissu de nos vies, même dans celle des plus pauvres d’entre nous. La seconde : serons-nous prêts à servir dans un tel monde ? Nos lignes d’action de l’Assemblée générale 2010 nous fournissent des directives et se focalisent sur :

1) la formation – inviter les confrères à former leurs attitudes pour acquérir les habiletés nécessaires au ministère pastoral dans les six prochaines années ;

2) la reconfiguration – voir à rationaliser nos structures et nos procédures administratives ;

3) le dialogue : élargir nos horizons pour découvrir les nouveaux besoins et les manières participatives d’évangéliser et de servir ;

4) la créativité – répondre courageusement aux nouveaux besoins dans un monde sans frontières ;

5) le changement systémique – s’attaquer aux racines de la pauvreté. Tous ces buts peuvent être grandement facilités par l’utilisation de l’Internet et des outils technologiques.

 

Pouvons-nous utiliser nos ressources technologiques vincentiennes :

·                                 pour travailler ensemble avec d’autres, en particulier avec les membres de la Famille vincentienne, au service des pauvres, en recherchant les causes de la pauvreté ?

·                                  

·                                 Pour recueillir des dons afin d’établir des centres d’apprentissage de l’informatique dans les pays les plus pauvres ? Nous avions un projet pilote en Afrique pour des ordinateurs et des centres d’informatique, mais faute de fonds, le projet a été abandonné, même si huit ou neuf pays de nos provinces d’Afrique étaient intéressés à poursuivre ce projet comme outil d’éducation et d’évangélisation.

·                                  

·                                 Pour continuer à enseigner aux confrères la technologie de l’informatique ? Je connais personnellement des confrères dans la Congrégation particulièrement intéressés à ce type de technologie et bien équipés pour aller de l’avant. Un bon exemple est celui du Père Aidan Rooney en Bolivie. De là, il peut développer la technologie au service du diocèse et à celui des pauvres qu’il sert avec les confrères de la mission.

·                                  

·                                 Pour concevoir des façons d’intégrer les confrères plus âgés dans le service des pauvres au moyen de la technologie informatique ?

·                                  

Nous devons faire le point et prendre des moyens spécifiques :

·                                 pour que chaque province ait un site Web intéressant, en particulier pour les jeunes, et mis à jour régulièrement. Cela signifie bien sûr un engagement du personnel – un engagement qui permettra, par ce moyen technologique, à un ou plusieurs confrères de rejoindre un très grand nombre de personnes.

·                                  

·                                 Au plan international, nous souhaitons avancer dans ce domaine. Nous essaierons autant que possible d’offrir de l’aide aux confrères pour qu’ils puissent acquérir ce moyen d’évangélisation.

·                                  

·                                 Nous pouvons aider à établir des lignes directrices ou des perspectives sur l’utilisation pastorale de l’Internet par les missionnaires.

·                                  

·                                 Par le biais de Famvin, nous pouvons aider à la conception de sites Web dans les principales langues d’usage, lesquels peuvent facilement être mis à jour par quiconque connaît les techniques de base du traitement de texte.

·                                  

·                                 Nous avons également pensé à la possibilité d’un type de rassemblement international, soit virtuel ou en personne, afin de partager notre expérience et de nous faire avancer les uns les autres dans ce domaine si nécessaire de la technologie.

·                                  

Permettez-moi de conclure par une grande pensée de Jean-Paul II dans son document l’annonce de l’Évangile et l’Internet en 2002. «Il est donc clair que si Internet ne peut jamais remplacer l’expérience profonde de Dieu que seule la vie concrète, liturgique et sacramentelle de l’Église peut offrir, il fournit certainement un supplément et un soutien unique qui prépare à la rencontre avec le Christ en communauté, et qui soutient le nouveau croyant sur le chemin de foi qui s’ouvre à lui».

 

Mes frères, je vous demande de réfléchir profondément sur ce message et d’aller de l’avant avec le désir d’évangéliser et de servir ceux qui sont nos seigneurs et nos maîtres par de nouvelles manières et de nouveaux moyens en étant toujours fidèles à notre appel.

 

Votre frère en saint Vincent,

 

G. Gregory Gay, C.M.

Supérieur général

Le 15 janvier 2011

 

Source : http://cmglobal.org/fr/nouvelles/suprieur-gnral/superior-general-technology/2011/01/15/

 

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